Dublin : best place to work pour les salariés ?
La capitale irlandaise est connue pour son attractivité fiscale : nombre d’entreprises s’installent, particulièrement les sociétés américaines.
Aujourd’hui, dans le Top 10 des entreprises implantées en Irlande, en termes de chiffre d’affaires, se trouvent PFIZER, APPLE, IBM, ORACLE, MICROSOFT et GOOGLE bien entendu. Avec celles-ci, il faut aussi compter sur d’autres sociétés très médiatiques comme FACEBOOK , AIRBNB ou LINKEDIN !
Enfin, la France n’est pas en reste avec des PME comme VIGISTRUST, TEXT ME A DRINK ou la société de recrutement APPROACH PEOPLE. En 2014, 292 sociétés françaises étaient dénombrées en Irlande ce qui représentent tout de même 14 000 emplois créés. Les secteurs d’activité les plus représentés pour ces entreprises sont la finance et l’assurance, l’industrie pharmaceutique, les industries agro-alimentaires et les infrastructures.
L’Irlande est souvent décrite comme la Silicon valley européenne où les entreprises ne paient pas d’impôts. Ce qui est, en partie, faux : elles paient beaucoup moins d’impôts certes mais en aucun cas elles n’en sont exemptées. Et même les salariés en profitent.
Mise au point légale et réglementaire :
*L’impôt sur les sociétés est de 12,5 % alors qu’en France, ce sont les fameux 33 % (ou, selon les situations, 15 % pour la première tranche de 38 120 euros)
*Les charges sociales sur les salaires sont autour de 6,5 % pour les salariés
*Et celles payées par les employeurs de 12 % alors qu’en France, il faut compter entre 22 % et 25 % selon les statuts de vos collaborateurs
En revanche, à entendre les salariés expatriés ou les patrons entrepreneurs, Dublin est vécue comme une vraie Silicon valley ou tout au moins, une ville où il fait bon travailler.
Pourtant, la communauté française en Irlande n’est pas aussi nombreuse que nous pouvons l’imaginer : sont recensés auprès du Consulat environ 10 000 français contre 115 000 polonais. D’ailleurs, dans le rapport du gouvernement sur la situation des Français établis hors de France de 2014, une baisse du nombre de migrants était constatée en raison de la crise subie par l’Irlande fin des années 2000.
En revanche, les Français en Irlande sont très actifs et visibles, particulièrement dans l’entrepreneuriat.
Il faut dire que la gestion des ressources humaines et des carrières n’est pas du tout la même que celle constatée en France.
Un focus mis sur les compétences
En Irlande, ce qui compte ce sont les compétences. Peu importe le diplôme, peu importe l’école, peu importe même le niveau d’anglais parfois !
Pour exemple, nous avons rencontré deux jeunes cadres dont le parcours est saisissant :
*La première est Team leader (manager de service/chef d’équipe) chez IBM. Diplômée d’un MASTER 2 de Lettres modernes, parcours complété par une peu porteuse Licence de Latin, cette collaboratrice de l’enseigne américaine du software est arrivée fin 2011 comme assistante de français dans un lycée public. Après neuf mois passés dans cet établissement à dispenser des cours à des collégiens peu inspirés, elle est embauchée comme simple employée dans un département “Sales” chez IBM. En trois ans, elle a gravi les échelons, est aujourd’hui manager de 14 personnes, et a vu son salaire augmenter de 48 % en trois ans. Elle n’avait pourtant jamais travaillé dans une entreprise en France !
*La seconde a un parcours quasi identique : un MASTER 2 FLE (Français Langues étrangères) en poche, elle a débarqué à Dublin il y a quatre années chez IBM et a été Team Leader chez Google : 21 personnes encadrées !
Toutes deux expriment la même chose : leurs sociétés ne se basent que sur leurs compétences et ce qu’elles apportent en termes de performance et de productivité. Elles ont reçu de la confiance de leurs employeurs pour lesquelles elles ont su se développer et se faire remarquer.
Une ambiance de travail friendly et corporate
En termes de bonheur au travail, les entreprises présentes à Dublin, qu’elles soient ou non américaines, sont sous influence anglo-saxonne : il faut que les conditions d’accueil des collaborateurs soient les meilleures pour attirer les profils, les fidéliser, les rendre dépendants et hyper productifs !
Tout est bon pour les salariés. Il suffit d’admirer les locaux de Google pour le comprendre : salle de sport tendance, restaurant au top, mobilier design, tout est fait pour que les salariés passent du temps au travail.
Certains avantages proposés par Google sont très séduisants : petits-déjeuners offerts, boissons à volonté, bibliothèque sur le modèle de celle de Trinity, parcours de mini-golf…
En revanche, comme le précisait David Yana, HR Director Google, dans la Revue Personnel de Janvier 2016, le télétravail n’est pas souhaité, seulement “toléré” car “la culture d’entreprise est tournée vers la collaboration et l’innovation”. Cette dernière nécessite que les “gens se croisent, discutent, échangent”
Mais ce n’est pas seulement dans cette entreprise dont la culture corporate est forte que l’on retrouve des mesures intéressantes.
Autre exemple chez APPROACH PEOPLE, avec un système de Social Club pour 120 euros l’année. Grâce à cette cotisation, chaque mois, le collaborateur de l’entreprise participe à des soirées festives, des loisirs (type Escape room le mois dernier), événements auxquels les cadres dirigeants participent aussi histoire de renforcer au maximum l’aspect corporate chez les collaborateurs. Chez IBM, la cotisation est de 3 euros et il est possible de se rendre à des courses de lévriers ou obtenir des réductions type CE.
Ce qui interpelle profondément c’est que le bonheur ne se décrète pas. En France, la tendance est de diffuser à profusion des articles sur le bien-être ou sur le “comment être heureux au travail ?” Mais quelles sont concrètement les actions mises en place pour agir en ce sens ? Ainsi, aucune injonction paradoxale envoyée aux collaborateurs mais un bien-être ressenti réellement par les salariés.
Le paradis n’existe pas
Évidemment, il ne faut pas dresser un portrait uniquement idyllique du travail en Irlande.
En tout premier lieu, il ne faut pas oublier que la plupart des collaborateurs étrangers sont des contractuels. Ainsi, la stabilité de l’emploi n’est pas aussi forte qu’en France et il subsiste une certaine précarité. Par ailleurs, comme c’est un fonctionnement anglo-saxon, les collaborateurs peuvent se voir signifier la fin de leur contrat très rapidement : préavis d’une semaine pour deux ans d’ancienneté chez l’une des entreprises interrogées.
En deuxième lieu, la vie à Dublin reste très onéreuse pour les expatriés : par exemple, ces deux salariés en colocation devant s’acquitter d’un loyer de 1 550 euros pour environ 60 mètres carrés dans le centre. Ou les bières à 7 ou 8 euros quand vous vous rapprochez de Temple Bar.
Enfin, et en dernier lieu, contrairement à la France, les contours de l’organisation peuvent être très flous et perfectibles : les process sont souvent peu écrits et/ou peu appliqués. Par ailleurs, la “cool attitude” des irlandais peut surprendre : les français, habitués à un cadre, peuvent parfois se retrouver dans des zones de tension face à un manque d’anticipation.
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