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Générations debout devant l’âpreté du monde

Générations debout devant l’âpreté du monde ?

Depuis quelques semaines, le mouvement “Nuit Debout” prend de l’ampleur à PARIS. Mouvement qui commence d’ailleurs à se disséminer dans d’autres villes françaises, et même au Canada.Le concept est simple : se rassembler sur des places pour échanger des idées, se retrouver, sans étiquette politique mais tout de même contre l’ordre établi. Un subtil dosage d’Indignés de PODEMOS et de SYRIZA.

Mais une ligne commune : le mécontentement. Et surtout, au centre, celui des jeunes.

De quoi nourrir les débats sur ces fameuses nouvelles générations.

 

A l’origine, c’est la loi EL Kohmri qui est la cible de cette contestation qui prend la forme d’un rassemblement sur la Place de la République. Aujourd’hui, les raisons qui poussent ces centaines de personnes à rassembler sont plus floues pour les uns, plus vastes pour les autres. Avec, en exergue, un argument de masse : la liberté.

Cette liberté de ton, d’expression, de se mouvoir, de choisir, que ces générations, Y, Z and co mettraient en avant. Ces générations dites “sacrifiées” qui souhaitent prendre la parole, et peut-être le pouvoir. Ces générations soi-disant si difficiles à comprendre, à faire travailler, et à manager.

Pourtant, il est déjà faux et mensonger de vouloir inclure dans la même catégorie de “sacrifiés” tous ces jeunes nés entre 1980 et 1995(Voire 2000).

Comme rappelait très justement cette semaine Thomas LEGRAND sur France Inter, les chiffres de l’INSEE (année de référence 2014) démontrent déjà un vrai fossé entre ces jeunes, selon leur niveau d’études : dans les quatre ans suivant l’obtention de leur dernier diplôme, le chômage constaté chez les jeunes est le suivant :

  • 53 % de chômage pour les niveaux BEPC
  • 24 % de chômage pour les niveaux BAC/CAP-BEP
  • Entre 11 et 12 % pour les niveaux Bac +3 et plus

Il est alors déjà clair que ces jeunes, pourtant nés à la même époque, ne sont pas dans la même situation et n’attendent pas les mêmes choses !

Générations debout

Marketer les générations

Comme chacune des générations auparavant, et particulièrement en France, nous aimons marketer les choses. C’est pourquoi nous avons besoin de définir, par des traits (lieux ?) communs :

  • Connectés
  • Ne supportent pas l’autorité
  • Impatients
  • Individualistes
  • Voulant un équilibre entre vie prof et perso

Comme s’interroge justement Yoann BAZIN, sont-ils tous “technophiles, hyper-connectés, individualistes, impatientes, rebelles, inventives” ? Nous ne le croyons pas.

Ces stigmates partent d’une analyse assez tronquée.

 

Ces jeunes nés entre 1980 et 2000 sont décrits par des traits de caractères communs qui seraient ceux à découvrir dans cette population de jeunes. Pourtant, ces stéréotypes semblent parfois diffusés par des auteurs, des intellectuels, des journalistes, des politiques qui n’appartiennent pas justement pas à cette génération.

Vous, managers, dirigeants, responsables de la fonction RH pouvez réellement affirmer que tous ces jeunes sont identiques ?

Vous qui les accompagnez, les managez, qui êtes des professionnels de l’évaluation, pouvez-vous profondément penser que tous ces collaborateurs réagissent de la même manière, attendent les mêmes choses pour l’unique raison qu’ils sont nés dans la même période ?

La question la plus pertinente serait plutôt de savoir si ceux qui écrivent sur ces générations n’en n’ont finalement pas peur ? Si les collaborateurs des générations Y et Z imposent parfois leurs codes au travail, c’est justement parce que les managers et les dirigeants, par appréhension, cèdent.

Pourquoi ? Car le monde dans lequel nous évoluons est plus violent, plus compliqué, plus mouvant et que nous ne pouvons pas toujours apporter des solutions ou des idées aux générations qui arrivent.

Par ailleurs, il ne faut pas oublier que cette notion n’est pas du tout applicable aux pays asiatiques, africains ou d’Amérique du Sud. C’est une conception purement occidentale.

 

Aussi, c’est bien la période dans laquelle nous vivons, tous, quelque soit notre âge qui compte et non l’année de naissance. C’est bien le contexte dans lequel nous vivons qui influe sur nous.

Nos collaborateurs ont dû mal à se projeter dans l’avenir, professionnel particulièrement et ont besoin de vivre les choses fortement, pleinement. Dans nos sociétés occidentales, la perte des croyances en nos sociétés judéo-chrétiennes joue probablement un rôle non négligeable dans ce besoin de vivre au jour le jour, de profiter de chaque instant, ne pas s’inscrire dans la durée.

Mais cela est aujourd’hui vrai pour toute personne, quelque soit son âge ou sa génération : il suffit de compter le nombre d’individus modifiant sa vie professionnelle du tout au tout, abandonnant les mégalopoles pour la campagne, le costume cravate pour une tenue de rando, l’Europe pour Auroville !

Générations debout

Chaque génération est hétérogène, chaque population est hétérogène, et heureusement d’ailleurs, c’est ce qui pimente nos relations et la vie entre nous.

Ce qui importe, c’est de mettre de l’empathie dans notre relation à nos collaborateurs, de faire table rase des schémas managériaux anciens et érodés, d’être agiles, créatifs et de se faire confiance.

 

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