Roadtrip – Episode 1 : Hygge !
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C’est le nombre de kilomètres qui séparent Lyon de Copenhague. Une petite trotte, mais il en faut plus pour faire peur à Charline qui adore rouler dans son bolide !
Après une nuit dans l’Est de la France, une nuit à Hamburg, une traversée en ferry, une perte de quasi 20 degrés… Pas de doute, la voilà arrivée au Danemark. Et c’est donc à Copenhague que Charline a choisi de télétravailler pour cette première semaine de roadtrip.
Mêler l’utile à l’agréable. Cette expression résume parfaitement l’objectif de cette parenthèse aoutienne. Profiter, prendre l’air, gagner en sérénité. Mais aussi (on ne se refait pas !) aller glaner des bonnes pratiques et des infos RH dans les pays nordiques. Sonder la maturité du temps partagé également, bref, aller chercher comment nous pouvons encore et toujours #dépoussiererlesRH !
L’adaptation au nouveau rythme se fait plutôt en douceur. Le matin visite, balade à vélo et longues marches pour arpenter la ville sous le soleil danois (avec un pull quand même parce que les 12 degrés à huit heures du mat’ ça pique un peu…). L’après-midi Charline s’installe au bureau de sa chambre d’hôtel pour télétravailler. Quelques fois elle a choisi d’avoir plus d’espace et d’aller s’installer au bar. Quelques appels en français et les heures derrière le PC n’ont pas manqué d’attiser les curiosités. « Are you really working ? » L’occasion d’entamer les échanges avec différentes personnes et de sonder les avis sur la démarche engagée. Sans trop de surprise l’enthousiasme est réel et sincère pour répondre à ses questions.
Alors, est-ce que le fameux « Hygge » se retrouve aussi dans le travail ?
En fait, ce n’est pas tout à fait de cette manière qu’il faut l’aborder. Le travail fait partie du « Hygge », que l’on peut traduire par l’art de vivre à la danoise en se satisfaisant des choses simples et profiter de la vie, de ceux que l’on aime en recherchant le bien-être. « It’s not that easy to explain, you have to stay longer to live it and understand ! »
Un thé ou un chocolat chaud, un canapé et surtout un bon plaid bien chaud, autant d’ingrédients pour atteindre le « hygge »
Et finalement ce que Charline comprend c’est que c’est surtout un état d’esprit. La création d’un cercle vertueux, comme pour l’écologie par exemple. Tester la vie à la danoise c’est aussi faire les courses. Il se passe plein de choses dans les supermarchés qu’on ne voit pas ailleurs pour comprendre le fonctionnement ou l’état d’esprit d’un pays. En achetant de l’eau, elle comprend que les bouteilles en plastiques sont consignées. Si vous voulez récupérer votre argent, il faut pouvoir les ramener au magasin et donc ne pas les jeter à la poubelle. Simple, basique.
Au bout de 3 jours, Charline en avait accumulé quelques-unes et est allée les déposer dans une consigne. Au-delà du bon de quelques centimes à récupérer, c’étaient plutôt les personnes présentes dans la file d’attente qui l’intéressaient. Il faut savoir que parfois les personnes viennent avec des sacs pleins et que cela peut prendre un moment avant que cela ne soit son tour. L’occasion d’engager la discussion. Et là, au sein de « Rema 1000 », on en apprend un peu plus.
Donc au Danemark, le nombre d’heures par semaine pour un temps plein est de 37h00, à minima 25 jours ouvrables de congés payés, pas de salaire minimum… Bon là comme ça, ça ne fait pas rêver ! Mais surtout, ce qui est intéressant c’est de savoir que finalement le droit du travail au Danemark est assez faible. Oui, car la plupart des sujets se négocient entre partenaires sociaux. Alors là oui, pour tous les RH qui nous lisent vous allez vous dire « ouais ok, donc paye ta convention collective… » et vous avez raison ! C’est le cas en France mais d’autant plus au Danemark, la bible du RH est la convention collective. On y retrouve dedans et pour chaque branche, tout ce qui a été négocié. Jours de CP en plus, rémunération, primes… Le gouvernement n’intervient qu’en cas d’échec de négociation et sa décision prend valeur de loi.
C’est d’ailleurs une bonne illustration de la responsabilisation que l’état veut pour ses habitants. Et on retrouve cela dans le travail. Même si les conditions ne sont pas si favorables vis-à-vis de ce que l’on connait en France, c’est l’état d’esprit qui change tout. Car il est basé sur…la confiance.
« La con quoi ? »
Quel scoop hein, la confiance ! Les patrons et managers danois ont compris depuis bien longtemps que la clé réside dans la confiance qu’ils ont envers leurs équipes. Pas de présentéisme. Quand le salarié part du bureau, c’est qu’il a terminé ce qu’il avait à faire ou qu’il a estimé qu’il en avait fait assez pour la journée. Très peu d’heures supplémentaires (en même temps elles sont très vite majorées à 100% donc ça peu refroidir). Les horaires sont flexibles et le télétravail semblent être une norme. Autant d’atouts pour un équilibre vie pro/vie perso favorisant le « Hygge ».
Rien de révolutionnaire mais du vrai bon sens. Et l’économie prospère du pays est la preuve que cela fonctionne. Alors oui nous aurions pu chercher ces infos sur Google. Nous y avons d’ailleurs appris qu’au Danemark le contrat à temps partiel est un droit pour le salarié. Mais c’est quand même vraiment plus classe d’apprendre tout ça tout en recyclant ses 4 bouteilles d’eau !
Pour finir, Charline n’est pas la seule à avoir posé des questions. Les copenhagois semblaient particulièrement intéressés par le coût de la vie en France « Is it as high as in Denmark » ? Et bien clairement non. Si nous pouvons parfois grincer des dents devant nos pourcentages de taux de prélèvement à la source, il fait plutôt sourire les Danois. Au Danemark l’impôt sur le revenu est individualisé, exit le foyer fiscal et près de 90% des citoyens paient des impôts, étudiants et bénéficiaires d’allocations inclus. De 8 à plus de 60%, chacun contribue à l’équilibre du système qui facilite clairement les fins de contrats (les procédures de séparation entre un salarié et son employeur sont d’ailleurs plus light), les indemnisations chômage, retraite et même les congés formation. Et la plupart des personnes avec qui Charline a pu discuter ont trouvé ça plus que normal. Si si, on vous jure que c’est vrai !
Après le Danemark, cap sur la Norvège maintenant et rendez-vous la semaine prochaine avec de nouvelles anecdotes en direct de la fraicheur nordique.