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Atypical is the new typical ?

Atypical is the new typical ?

Ce n’est pas nouveau, chez Tie-Up, nous avons un faible pour les profils atypiques.  Nous leur avions d’ailleurs dédié un article il y a quelques mois : « Profils atypiques : osons sortir du cadre ». Atypical ?

Alors pourquoi revenir sur ce sujet aujourd’hui ?

Ce nouvel article est né d’une discussion que nous avons eue entre nous et qui part d’un constat : de plus en plus, lorsque l’on parle avec quelqu’un qui nous présente son parcours, et de ce qu’il ou elle fait dans la vie, nous entendons en introduction « alors moi j’ai un parcours assez atypique… ».

Pour certains cet atypisme est relatif mais pour d’autres en effet, nous constatons de réels virages à 360° pris au cours de leur carrière, souvent à la suite d’une crise existentielle qui amène à se demander « mais pourquoi je fais ce que je fais ? Quelle est ma place, mon rôle dans cette entreprise ? » .

Et aujourd’hui, force est de constater que la plupart d’entre eux n’en reste pas à cette phase de questionnement mais passent par un changement, plus ou moins radical, de secteur d’activité, de métier voire même de vie dans le but de revenir, ou simplement venir, à plus d’épanouissement personnel.

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Avec les transformations de fond que subit le monde du travail, ces futurs métiers qui n’existent pas encore et auxquels il faut pourtant déjà se préparer, la prise de conscience autour des « bullshit jobs » la volonté et la vocation d’entreprendre de plus en plus jeune… Ne tendons-nous pas tous fatalement vers des réorientations, des changements de cap et des parcours moins linéaires ?

Finalement, les profils atypiques ne tendraient-ils pas à devenir la nouvelle norme ?

Que cela soit subi ou choisi, de nombreuses raisons peuvent nous amener à changer de métier. D’un côté il y a ceux qui parfois subissent ce changement mais agissent pour s’adapter aux mutations technologiques, ou sortir d’une période de chômage. De l’autre, il y a ceux qui choisissent et agissent afin de se réconcilier avec le sens qu’ils souhaitent donner à ce qu’ils font.

 

– La mobilité pour retrouver un emploi –

 

En 2014 déjà, Pôle-Emploi s’intéressait à cette mobilité, plutôt subie par les demandeurs d’emploi. En effet, dans leur dossier « Du chômage à l’emploi, une mobilité professionnelle importante et complexe » ressortait le fait que pour un demandeur d’emploi sur trois, le fait de se réorienter permettait de sortir du chômage. Dans un cas sur deux ce serait même la seule façon de sortir d’une période plus ou moins longue d’inactivité.

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« Pour une grande partie des personnes interrogées, la mobilité professionnelle n’est pas motivée par la volonté délibérée d’exercer un emploi précis, mais correspond à des situations où l’urgence et l’obligation de travailler prennent le pas sur la quête de l’emploi idéal »

Les profils concernés par cette mobilité subie sont, sans réelle surprise, les profils peu ou pas diplômés ou qui occupent des postes à faibles responsabilités et qui n’ont pas un objectif de carrière précis. Elle touche les salariés des secteurs qui ont pris la crise économique de plein fouet et qui peinent à réembaucher.

Pour ces demandeurs d’emploi, l’enjeu est de trouver un secteur plus porteur (comme l’aide à la personne) et de pouvoir y faire sa place et de travailler à nouveau.

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Néanmoins, leur réorientation n’est pas une fin en soi. L’étude Pôle-Emploi précédemment citée montre que, selon les secteurs dans lesquels se réorientent les demandeurs d’emploi, la nouvelle période de salariat peut-être plus ou moins longue. Mobilité n’est pas forcément synonyme de stabilité et après quelques années, certains de ces salariés subiront à nouveau une période de chômage. Cela pourra donner lieu, une nouvelle fois à une mobilité. Ce sont des personnes qui, dans leur vie d’actif, auront eu plusieurs métiers et parfois qui n’ont rien à voir les uns avec les autres. Des profils atypiques qui ont accepté ce qui se présentait à eux parce qu’il “faut bosser” mais qui néanmoins, de part leur motivation, ont toute leur place dans nos entreprises.

 

– La mobilité pour retrouver du sens –

 

Le système éducatif français oblige certains élèves à choisir leur orientation trop tôt. Il y a une certaine forme de pression pour « trouver sa voie », trouver un « bon métier » et si possible plutôt un métier intellectuel, qui mènera à un BAC Général puis à des études supérieures à la Fac ou en écoles de commerce.

Depuis quelques années, on assiste néanmoins à une revalorisation des filières professionnelles et technologiques qui ne doivent plus être considérées comme des voie de garage ou des filières « poubelles » où on y met tous ceux qui n’ont pas la chance de faire partie de l’élite et qui ne sont pas faits pour les études en général. Cependant, avouons-le, en tant que parents il y a toujours une réticence à envoyer son enfant vers ces filières, qui auront des débouchés certes, mais qui ne renvoient pas réellement à une image de réussite sociale.

Pour avoir un « bon métier », mieux vaut être cadre dans une multinationale, avec des équipes à manager, des responsabilités et une rémunération qui va avec…

…Pas si sûr…

Dans le monde des cadres, une sorte de révolution, pour le moment encore assez silencieuse mais qui commence à sérieusement s’opérer, donne des idées et des envies d’autre chose. On parle beaucoup des nouvelles générations qui ont un rapport différent au monde du travail, qui ont envie de s’épanouir et d’un meilleur équilibre entre la vie pro et la vie perso. Mais ce n’est pas une question d’âge au final, c’est bien une question d’envie. Et c’est là que cela devient particulièrement intéressant !

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En effet, les bouleversements sociologiques, économiques, les crises, la recherche d’une rentabilité à tout prix, travailler pour des actionnaires qui, parfois, ne sont là que pour toucher l’argent… Tout cela a conduit les salariés à se détacher d’une forme de stabilité, à ne plus être mariés à leur job, ni à la société dans laquelle ils travaillent. Ils sont devenus des S.E.F. (Sans Entreprise Fixe), conscients du fait que faire toute sa carrière dans une seule et même boîte n’est plus réellement possible. N’est même plus une finalité en soi, encore moins une volonté pour la majorité. Autant de paramètres qui ont conduit ces salariés à lâcher prise, à sauter le pas, à se défaire le l’exigence de réussite qu’ils s’imposent (ou qu’on leur impose) pour aller vers des métiers porteur de plus de sens, vers des métiers passion (comme dans l’artisanat).

 

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Selon nouvelleviepro.fr, le portail de la reconversion professionnelle pour changer de vie, 60% des cadres pensent à entamer une reconversion professionnelle, 33% d’entre eux ont même déjà commencé cette démarche.

L’étude de l’institut de sondage ODOXA “Changer de métier ? La perception des français” va plus loin : 85% des interrogés pensent qu’il est bien de changer au moins une fois de métier dans sa carrière quand 82% d’entre eux se disent prêts à opérer ce changement. Plus que prêts même, car 50% d’entre eux l’ont déjà fait !

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Selon les personnes, ces réorientations durent plus ou moins longtemps et ne sont pas toujours pérennes. Certains ont besoin de passer le cap à un moment, pour ne rien regretter plus tard et souhaitent ensuite retourner à leur métier de base. Comment réagiriez-vous face au CV d’un cadre informatique, qui a tout quitté pour devenir Boulanger et qui, au bout de quelques années, postule dans votre entreprise à nouveau au poste de Responsable Informatique ? Ou bien face un salarié qui aurait quitté son poste pour monter son entreprise, qui pour quelle que raison que ce soit, soit amené à la fermer ou la vendre et qui se retrouve de nouveau à la recherche d’un poste salarié ? Que feriez vous de ces CV atypiques, de plus en plus nombreux ?

Si pendant longtemps il y a eu une forme certaine de réticence à embaucher ces profils, de peur qu’ils s’ennuient par la suite, qu’ils aient de nouvelles envies d’ailleurs ou pire, qu’ils contaminent les autres employés en les amenant à réfléchir sur leurs envies profondes, aujourd’hui les entreprises ne peuvent plus se le permettre. C’est un fait, le marché du recrutement est tendu et les entreprises ont du mal à recruter. Encore une fois, elles doivent faire preuve d’agilité et d’adaptation pour continuer leur développement.

Nous l’avons toujours pensé, pour nous, la diversité sous toutes ces formes est une des clés de la performance d’une entreprise. Alors plutôt que de voir ces profils comme des accidentés de la vie ou comme de personnes qui ne savent pas ce qu’elles veulent, voyez plutôt le recul, la prise de hauteur et les nouvelles compétences qu’elle peuvent vous apporter.

De toute façon vous n’aurez plus le choix, “atypical is the new typical”…